La Ténèbreuse

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Jvollnïr
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Quelque-part dans Griffenoire le 25 Soufflegivre.

Le nordique tenait fermement la créature sous son bras, le pommeau de sa hache lui perforant presque ce qui ressemblait plus à un bec qu'à un menton. Elle hurlait.

"VOUS LUI FAITES MAL, VOUS LUI FAITES MAL."

"Alors parle créature!"

"Jamais. Jamais...Il a beau savoir qu'ils sont toujours deux...Jamais il ne lui dira où elle est."

"Alors j’espère que tu sais voler...!" Hurla d'impatience le nordique. "Par Kyne, je vais te faire bouffer tes plumes!" Entravée sous la prise du guerrier, celui-ci fit un pas en avant. Face à eux le vide, du haut de la falaise, ne laissait percevoir que des limbes rocheuses, aussi aiguisées que la lame de sa hache. La créature tressauta de peur, voir de panique alors que sa patte tâtait le vide.

"Non! Non! Il ne va pas faire ca!"

"Ho que si il va faire ca." Répondit-il furieux, resserrant un peu plus son bras autour du cou de la bête. Il sentait celle-ci se débattre, mais à bout de souffle, elle finit par lâcher quelques spasmes. "Je ferai même bien plus, écoute-moi..." Et murmurant à son oreille, sa voix se fit plus caverneuse et terrifiante. "Je te dépècerai, chair par chair et plume par plume s'il le faut, jusqu'à ce que tu me délivres ton secret."

La Harfreuse hoqueta, peut-être de terreur ou de manque d'oxygène...Quand elle se débattait une dernière fois. Jvollnïr resserra un peu plus son étreinte et tenant alors la garde de sa hache à deux mains contre sa gorge, celle-ci lui rentra ses griffes dans la chair de ses avants-bras.

"Je vais te faire parler sale monstre! Comment faites-vous?!" La bête s'agita alors en quelques dernière fulgurances, puis elle hoqueta longuement, une fois, puis deux...avant de laisser place à un long rale. Jvollnïr sentit quelque-chose passait le long de la gorge de l'harfreuse, quelque-chose venant de l'estomac et qu'elle régurgitait. Par instinct, il relâcha la bête et la repoussa au sol derrière lui, celle-ci ricana entres hoquets infects et dégueulis verdâtres, à quatre pattes sur le roche.

"Tu aurais du me tuer quand tu en avais l'occasion héhé...Tu aurais du..."

Alors, peut-être, pris de panique le nordique se jeta sur la harfreuse et abattit d'un coup sec sa hache sur son cou...Une gerbe de sang fila à travers la lumière mauve de la caverne et la tête du monstre roula un peu plus loin...Avant de s'immobiliser sur la pierre froide, mais parmi l'obscurité, devant les yeux de jais de la tête inerte, miroitait le reflet d'un éclat d'argent. Le nordique haletant, hésitait à s'approcher...Il regarda l'objet de loin, tout en reprenant sa respiration. Cela ressemblait à une boule de cristal, une sphère de verre peut-être, mais quelque-chose de brumeux, sombre dansait en son sein, quelque-chose qui lui dressait les poils.

"Qu'est-ce que c'est qu'ca...?" Murmura t'il en s'approchant prudemment...Se baissant, il saisit l'objet dans sa main...L'objet en question était froid, très froid et semblait murmurer des choses, des choses incompréhensibles...Aussi le nordique l'entoura dans un linge et le rangea dans son sac...Il n'aurait pas sa réponse, Griffenoire garderait son secret pour l'instant...Il était temps de remonter à la surface.
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Jvollnïr
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Rapport d'étude de la Ténébreuse.

Nous en savons peu et beaucoup sur la ténébreuse. Peu car nous ne savons rien de son fonctionnement et de son but et beaucoup car la vieille astucieuse nous a conté sa légende, son histoire.
La ténébreuse en elle-même ressemble à une sphère en verre où s'agite quelques ténèbres en son sein, une fumée vaporeuse et sombre prisonnière de cet écrin. Elle a un effet psychique sur certaines personnes, et non sur d'autres. Personnellement je suis complètement insensible à son effet mais Mirrie par exemple en est sensible, pire encore pour Phèdre qui souffre de son affliction. Nous la gardons en sécurités dans un endroit ainsi protégé loin de sa maléficience. La vieille astucieuse nous a conté qu'elle était le fruit d'une magie des Harfreuses, le fruit du sombre labeur d'un couvent de ces créatures dans le but de convertir les mens et mers en "soeur de la nuit". La ténébreuse serait donc un outil, un outil reliant une Maîtresse à sa victime dans le but de la transformer en nouvelle "soeur". Le processus de conversion, ou de transformation nous est encore étranger comme la manière dont elle agit. Comment cet objet fonctionne nous est pour l'instant étranger. Néanmoins nous avons une piste, la vieille astucieuse nous a conseillé de nous rendre au sein de la Crevasse au village de Gaste-Karth. La magie Crevassaise étant liée à celle des Harfreuses, il nous faut trouver une sorcière afin que nous puissions en apprendre plus. Mais me rendre à la Crevasse et parlementer avec le peuple fou des Crevassais ne m'enchante pas, leur magie impie et abjecte est aussi l'origine des maux qui agite le Bordeciel, et je ne peux occulter leur lien avec la sinistre Horde Grise.
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Jvollnïr
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Rapport d'avançée des recherches.
20ème de Clairciel.

Les ténêbres de la Crevasse se laissent dompter progressivement alors que je fais la lumière sur cette affaire. J'ai appris bien des choses sur la ténébreuse depuis mon départ de Solitude. Il m'a fallu d'abord trouver la trace d'une sorcière Crevassaise et pour cela faire mes preuves auprès des Crevassais. Je me suis ainsi employé principalement à rendre service auprès de la classe dirigeante de Markarth, si l'on peut utiliser ce terme pour ces sauvages, tous ce mois de Primétoile. Dans un sens cela me fut fort bénéfique car j'ai pu explorer la région, bien plus dangereuse que l'occident de Bordeciel. La Crevasse est emplie de tourments, de créatures sauvages dont il vaut mieux taire les noms, et autant de clans aux pratiques impies célèbrant d’infâmes rituels dans des sabbats plus sanglants les uns que les autres. Mais ces observations seront le sujet d'un autre écrit. Car ce peuple, aussi barbare et fou qu'il puis être, comporte une philosophie et une mentalité si particulière qu'elle en comporte une certaine richesse, et de ce fat un pouvoir non négligable. Car désormais que je connais bien ce peuple, je tremble d'autant plus pour le Bordeciel, le jour où ils se déverseront sur notre royaume tel une tempête de griffes, d'os et de sangs.
Mais revenons au sujet de l'étude. Après nombreux services, j'ai réussi à prendre contact avec un Crevassais rebelle refusant l'autorité du despote de Markarth. Il m'a organisé une rencontre avec une puissante sorcière du nom de Mélinée du clan Mornesonge.
Je quittais alors Markarth pour un lieu nommé le grand arbre où cette Mélinée m'attendait. Je me présentais en honnête alchimiste, désireux d'en apprendre plus sur cet artefact du nom de "ténêbreuse" afin de sauver une amie de son mal. Elle m'écouta, longuement et très intéressée,puis me posa de nombreuses questions sur l'artefact en question mais refusa d'abord de me venir en aide, car je n'avais rien à lui offrir en retour. Je lui proposais alors de l'or, où quelques richesses que je possédais à l’échoppe mais elle me rit au nez. Toutes les richesse du monde ne l’intéressait pas car "cela ne la nourrissait pas". Ce qu'elle désirait en retour, c'était me mettre à l'épreuve, et juger si j'étais capable de suivre les traces des reliques de la "Reine des Enfants".
Ma première épreuve constituait en un duel contre un membre du clan Mornesonge. J'acceptais, une vie pour une vie me semblait être un juste prix à payer. Mais j'étais loin d'imaginer l'indicible horreur dans laquelle je m'apprêtais à plonger.
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Jvollnïr
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Pour le sang et la chair.
Pour la Reine des Enfants.
Ils menèrent le nordique à travers les collines les yeux bandés. Combien étaient-ils? Il ne savait guère. Peut-être quelques-uns, ou bien toute une tribu. Il reconnaissait la voix de la Sorcière Melinée, mais il ne parvenait à comprendre les autres murmures, les autres chuchotements.
La procession avançait parmi les bois noueux et la froide rocaille de la Crevasse, menée par l'étrange sorcière, sans qu'elle ne se retourna une seule fois, tandis que des mains du clan Mornesonge, le guider à travers cailloux et taillis. Il faillit chuter plusieurs fois mais jamais, ni rictus moqueur, ni remarque, de l'assemblée que le seul silence et le chant, qui lui parut alors sinistre, de la nature sauvage.
De ce silence s'éleva une voix féminine et sévère, puis une poigne sur son épaule, lui imposa l'immobilité.

"Ce soir, mes amis, nous honorons la Reine des Enfants, une vie pour sa grâce, de l'un ou de l'autre, seule, elle, choisira, l'élu de la nuit éternelle."

Le nordique ne comprenait pas grand-chose à cette proclamation mais un frisson lui parcourut l'échine, lui qui détestait jusque la la magie et les superstitions, était servis, de plus, complètement désorienté et dans le noir le plus profond, il ne s'était jamais sentis aussi vulnérable. C'était un sentiment des plus désagréable. Alors il entendit racler le sol, puis quelques éclats rougeoyants vinrent chasser jusque là l'obscurité la plus totale. Puis il senti une présence approcher discrètement et l'effleurer, glissant ses doigts derrière son crane, elle dénoua le bandeau qui entravait sa vue et le libéra de son inconfort.

La nuit était pleine...Pleine de feu et de chaleur. Le nordique était entouré de braseros énormes montés sur des pieds taillés dans la pierre. Devait-il se trouver dans une obscure et ancienne ruine nordique oubliée car au milieu d'une clairière brûlait cette couronne de flamme comme autant de joyaux sous un ciel de nuit et une dizaine, peut-être vingtaine de silhouettes le scrutaient, immobiles, et inquiétants. Sa vue se brouillait tout d'abord sous la violence d'une telle transition, et il aperçu ensuite la main gracile couvertes d'ossements de la sorcière sur son épaule jusqu'à ce que celle-ci pivote pour lui faire face.

"Je peux t'aider à sauver ton amie, mais pour que la Reine des Enfants rende la vie, elle doit aussi donner la mort."

Et d'un vague signe de la main spectral, elle fit signe à un homme, une silhouette massive approchant et entrant au sein du cercle. L'homme portait une fourrure et des ossements, mais de son visage, Jvollnïr n'apercevait rien que l'aspect d'un crane de troll inquiétant. L'homme se frappa la poitrine trois fois avant de faire tournoyer une masse grossière en bois constellée de piques d'une main, ce qui n’impressionnait guère le nordique qui restait de marbre face à lui. Il comprenait maintenant la courte tirade de la sorcière, ce serait un duel à mort. La sorcière éleva un cri dans la nuit, et l'écho du clan entier y répondit d'un étrangement hululement semblable au cri de la chouette, accompagné de coups secs, comme des percussions sur un bouclier.

La face de troll s'avançait férocement, le combat allait commencer.

D'abord d'un pas lent mais sur, puis de plus en plus rapidement, le Crevassais s'élança hâtivement ce qui surpris Jvollnïr qui ne s'attendait pas à une telle rapidité pour un guerrier si massif, et il eut tout juste le temps de se protéger de la garde de sa hache de bataille alors que la masse s’abattit sur lui. Il eut l'impression de devoir tenir un rocher à bout de bras et ses jambes tremblaient sous la force du guerrier. Un ricanement mesquin s'échappa des lèvres de son adversaire, tel une ombre dans la nuit, un fantôme emplis de malice et de cruauté...Quelque-chose se passait, quelque-chose de mauvais...Il pouvait le ressentir jusqu'au coeur de ses tripes et tandis qu'il chancelait, prêt à céder à la force de l'ennemi, sa volonté repris le dessus et tentant le tout pour le tout, c'est d'un magistral coup de tête qu'il répondit. Il eut l'impression de s'exploser le crane tandis que sa tête heurta le crane de troll...Celui-ci tituba en arrière, relâchant alors la pression sur sa hache. Pris de vertiges, il inspira puis expira longuement pour ne point faillir...Quand il aperçu progressivement le véritable visage du Crevassais se dévoiler, car sous la violence du choc, le crane s'était fendus en deux avant de se morceler, gisant désormais en brisures éparses à ses pieds.
Il se demandait s'il n'était guère moins terrifiant avec son masque que sans, tant ce visage déformé de peintures aux traits sombres baignant les joues et signes cabalistiques tel des épines exprimait un sadisme naturel et des plus féroces. Ce qui était sur, c'était que ce guerrier n'avait pas peur, pire, son regard vif et féroce témoignait d'un amusement certain, et d'une folle envie de violence. Il eut à peine le temps de souffler que la deuxième charge suivis, se jetant en avant muant sa masse tel un fendoir, le nordique esquiva sur le côté et répondit d'un revers de sa hache qu'il balaya largement. Leurs deux armes s'entrechoquèrent mais ne firent guère vaciller le Crevassais qui enchaîna d'une puissante estocade dans l'estomac. Jvollnïr eut l'impression d'une charge de sanglier dans le ventre et hurla de douleur avant vomir une gerbe de sang, le corps plié en deux. Heureusement il aperçu l'ombre d'une main se lever et il eut tout juste le temps de se jeter en avant sur son assaillant, et répliqua d'une avalanche de poings. Saisissant sa hache des deux mains, il bloqua la garde de celle-ci contre sa gorge pour tenter de le neutraliser, mais le Crevassais lui était supérieur en force et il n'eut guère de mal à se défaire de l'étouffante étreinte, roulant alors chacun sur le côté d'une part et d'autres. Ils se redressèrent tous deux hâtivement et une tempête de coups s'en déversa, on apercevait la masse tourner mais à chaque fois se heurter à la hache de Jvollnïr, l'éclat de l'acier brillait sous les deux lunes et hurlait leurs fracas, quand brusquement après une feinte, l'arme du Crevassais s'abattit sur son épaule, accompagné d'un sinistre craquement...annonçant une vive souffrance. Son épaule était en miette. C'était tout son corps qui tremblait dès lors de douleur et il pensa sa dernière heure arrivée. Au moins serait-il mort en héros dans un duel glorieux face à l'ennemi de toujours. Sovngard lui tendait les bras.
Quand à Phèdre...La pauvre enfant. Il n'aurait pu la soigner, il n'avait même rien préparé pour ces proches...

Sovngard devrait attendre un peu, il ne pouvait condamner la gosse au prix de son impuissance, il devait se reprendre! Et grognant de toute sa hargne le nordique se redressa et fila sur son ennemi comme un aigle file sur sa proie, reprenant l'avantage. Il tentait de balayer sa hache d'une main car son second bras ne répondait plus, mais ces mouvements étaient alors bien trop lestes et hasardeux et le guerrier s'en défendait aisément en riant.

"C'est finit pour toi nordique, je vais vivre et toi, tu rejoindras le royaume de Namiira."

"Jamais tête de Troll...Jamais je crêverai sous les coups d'un putain de Crevassais." Répondit t'il furieux contre son adversaire mais aussi contre lui et renâclant tel un taureau, il eut brusquement l'idée de lui écraser le pied lourdement, entravant alors la liberté de mouvement du Crevassais. Puis enchaîna brusquement d'un uppercut à la hache. Même si le mouvement était grossier, il réussit à lui entailler une bonne partie du thorax. L'homme hurla sa douleur comme sa haine avant de chuter en arrière dans une gerbe pourpre tatouant le nordique du sang de son adversaire. S'esquissa alors sur son visage vengeur un sourire satisfait et libérateur. Il survivrait finalement...

"Ce n'est...pas...finit...Je suis..."

Brusquement le corps à terre du Crevassais fut pris de convulsions...

"Je suis un Chasseur..."

Il tressaillait au sol, s'agitant dans tous les sens...Puis c'est avec effroi que Jvollnïr remarqua la peau du guerrier se fissurer, et craquer, s'étiolant en morceaux de chairs écœurants.

"Un chasseur...D'Hircine!" Hurla t'il alors qu'il se muait dans sa véritable forme...Il n'avait dès lors plus rien du guerrier qu'il affrontait. Il s'était transformait en un monstre de poils sombres et de crocs, qui avoisinait presque les trois mètres. Un chien d'Hircine, un Goliath. Il comprenait mieux son ressentiment étrange face à ce guerrier et son sourire sadique.

"Par les couilles de Shor..." Répondit à lui même le nordique, mais alors qu'il tentait de trouver un échappatoire, la bête était déjà sur lui, d'une vitesse surnaturelle et lui lacéra la poitrine. Jvollnïr voulu hurler de douleur mais il n'eut guère le temps d'avoir mal que la main de la bête lui attrapa son épaule brisée, et serra si fort que le nordique sentait sa conscience défaillir, assommée par la souffrance. C'est alors par instinct de survie qu'il tâtonna sa ceinture pour se saisir d'une fiole et l'ouvra avec la bouche avant d'en déverser le contenu, la jetant sur le monstre. Un nuage verdâtre engloba le loup-garou, et lorsque le monstre en aperçu le contenu, il était déjà trop tard. Un essaim de mouches s'accrochait à son et lui creusait voracement la peau. La bête hurla et desserra son étreinte sur l'épaule en miette de Jvollnïr. Elle se débattit dans tous les sens tandis que les mouches tel un millier d'aiguilles lui piquaient le corps. Et ne cherchant qu'à vivre seulement, Jvollnïr enfonça la garde pointu de sa hache de guerre dans la poitrine du monstre et l'y enfonça de toutes ses forces, d'abord difficilement avant de l'empaler comme de la viande froide. Alors celui-ci, s'immobilisa brusquement, et recrachant un ultime flot de sang s'effondra au sol dans un dernier tremblement. Il n'y avait plus de hurlements, plus de grognements...Seulement le silence de la nuit et la douleur qui le transperçait lui aussi de part en part. Le monstre gisait au sol, le regard noir et vide.
Il avait vaincu...

"Ho Reine des Enfants, accueille ton fils en ton sein, et qu'il pourrisse ainsi en ton royaume...Quand à vous Champion..." Proclama la sorcière d'une voix nasillarde, et tout en s'approchant, elle se saisit d'un couteau, lame effilée et rituelle pour la planter sauvagement dans la poitrine du monstre, et creusa au plus profond de son corps mort. Baignant leurs trois corps du sang du sacrifié, elle finit par en arracher le cœur alors encore palpitant, et le présenta telle une relique sacrée au nordique.
« Mords. » Lui ordonna t'elle face à lui. « Mords par la Chair et laisse la te guider. »
Jvollnïr était dans un état second, perdu entres l'écho de la violence et une extrême fatigue. Titubant, et ivre des vertiges de cette terrible expérience, il s'avança, hésitant une fraction de seconde. Mais il était trop tard, il ne reculerait plus, pas après ce qu'il venait de se passer. Ainsi faisant fis de tout ce qu'il pensait, de la morale, de ce qui était bien ou mal, c'est à deux mains qu'il se saisit de l'organe outrageusement offert pour y planter furieusement ces dents tel un exorcisme salvateur, dans une extatique libération, le cœur alors pleins d'espoir, dans sa quête de réponses, mais désormais empoisonné.
Il prit l'effet d'une gifle, d'une tempête cinglante et glaciale. C'était un vent gelé qui dansait autour de lui, mêlé à une ombre fantomatique. Le ciel se couvrait de noir et le sol de mort. Baissant les yeux, ses prunelles ne percevaient qu'un océan de cranes perdus dans d'infinis abysses. Et pourtant en ce royaume infernal, il n'avait pas peur, il ne s'y sentait guère étranger. Au loin parmi une brume poisseuse, se distinguait la forme d'une silhouette féminine qui disparut aussitôt pour laisser place à une lumière sombre irradiant d'un cocon pâteux et huileux, dont la laide obscurité s’étendait en des filins vers le nordique jusqu'à s'accrocher à son corps. La toile était poisseuse et froide tandis qu'elle remontait de ses pieds jusque sa poitrine et s'y accrocha comme une chenille s'accroche à une feuille pour mieux la dévorer.
« J'ai...froid... »Murmura au vide de la nuit Jvollnïr, le corps alors tremblotant.
Quelques craquements de brindilles se firent entendre, quand il se rendit compte que c'était le cocon qui se craquelait et déversa un flot de ténèbres qui lui provoqua une puissante décharge d'énergie. Lui vint alors d'affreuses visions, L'artefact de la ténébreuse relié à une créature abjecte et à la jeune gamine du nom de Phèdre à travers une toile sombre, puis brusquement le lien entres l'affreuse harfreuse et la gamine s'estompa comme coupé instantanément, la toile disparaissant pour mourir au sol. L'harfreuse hurlant de colère dans des cris sauvages au milieu d'un cercle de pierre, puis une obscurité latente loin du monde des vivants, sous la terre...Il reconnut Griffenoire, avant d'être dévoré complètement par la substance poisseuse, l’âme à jamais marqué de sa griffe.
ll étouffait, il ne pouvait même hurler pour soulager sa detresse...Il se noyait dans des profondeurs de damnés, là où plus jamais il ne verrait la lumière.

Il prit l'effet d'une gifle...Allongé au milieu d'une clairière, seul, sous la caresse du vent froid de Bordeciel. il ouvrait les yeux doucement, l'aube s'était installée et le ciel était clair comme un printemps. Il entendait quelques oiseaux piailler. Jvollnïr était vivant...
Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, il aurait pu prendre tout cela pour un mauvais rêve, si d'affreuses douleurs aux bras et à l'épaule ne venaient se rappeler à lui de toute leur affection, mais il se sentait bien en vie, l'esprit clair, malgré son corps abîmé, et soudainement il repensa au voyage fantasmagorique. Haletant, et paniqué, il défit son armure et sa chemise pour tâtonner sa poitrine et chercha son reflet dans la lame de sa hache...Rien, il n'y avait rien. Sa poitrine était intacte, si ce n'est quelques cicatrices dont certaines déjà anciennes. Avait-il été drogué ? Peut-être...On raconte que les Sorcières Crevassaises étaient Maitres dans l'art des potions et des drogues.
Alors le nordique se redressa à l'aide de son arme, puis jetant un regard vers les montagnes se décida qu'il était temps de rentrer à la maison...Pour l'instant.
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Jvollnïr
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Extrait du carnet de Jvollnïr.
De retour de la Crevasse.

Je suis rentré à Solitude. Enfin...Je ressens un réel soulagement à retrouver mon chez-moi. Ici je me sens bien, entres ses murs, mon royaume, mon jardin. La vérité est que la Crevasse m'a laissé des cicatrices et pas seulement sur le corps. D'une part il y a cette barbarie inhérente à ce peuple, l'horreur innommable de leurs pratiques et auquel j'ai participé, puis il y a cette fascinante puissance et philosophie. Car je me dois de l'avouer, tout nordique qui suit la voie de la chasse et de la vie sauvage ne peut rivaliser avec la philosophie Crevassaise. Celle de la nature sauvage, la vraie. Une vie de chasse, de pêche. Une vie de ballade parmi des clairières pleines de fleurs, et de combat où le sang coule en torrant sur la rocaille grise et ténébreuse de ses montagnes. Je ne sais ce qu'a fait cette sorcière Crevassaise à mon âme après m'avoir mise à l'épreuve, comme je ne sais si c'est l'effet de la Ténêbreuse suite à la destruction du lien avec Phèdre. (L'aurais-je dévier comme le suggère la Dunmer?) Mais une violence m'agite.
Je me pose nombres questions sur cet artefact. Est-il directement lié à la Reine Daedra de la décrépitude? Ou bien est-il le fruit de sorcelleries? Tant et tant de questions dont les réponses m’échappent et pourtant j'éprouve une fascination grandissante pour cet objet. J'ai fais appel à Xiobe, car même si cet artefact est fascinant, je ne peux prendre le risque de subir ces maléfices. Il m'appelle, là-bas, au cercle de pierre...
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Jvollnïr
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Le chant de la sirène.
Un simple rêve.

Dans une chambre miséreuse de l'auberge malfamée de Senchal, allongé parmi les draps moites reposait le corps à moitié nu du nordique, ruisselant de sueur tel les gouttes d'une pluie chaude. Peu habitué à de telles chaleurs, son corps brulait sous les braises d'un volcan et son esprit s'agitait... Il ne cessait de tourner et retourner dans son lit, chaque pore de sa peau dévorée par d'âpres mâchoires calcinées, et ce n'est que très tard, alors que les lunes approchaient de leur nocturne épilogue que le nordique parvint enfin à trouver le sommeil.
Son esprit encore embrumé par les épaisses fumées des mixtures oniriques khajiits, l'invitaient à tant de fantasmes et rêves qu'il vagabondait comme un fantôme dans ses différentes aspirations. Il reposait parmi un tourbillon d'image, une fièvre picturale de souhaits et de regrets.
Il était parmi la neige de Bordeciel tel un aigle filant le ciel gonflant son cœur d'un sentiment de liberté exaltant, il eut l'impression que le monde lui appartenait, que rien ne pouvait l'arrêter, et qu'en cet instant bénis, chaque chose était à sa place. Mais au loin, l'obscurité grondait et approchait de ses nébuleux ténèbres et il essaya de modifier sa trajectoire, ses ailes battant l'air et son corps se mouvant pour fuir le monstre et rester parmi les diamants blancs doux comme du coton, mais rien de ce qu'il faisait ne lui permettait de fuir, rien ne le sauvait de l'obscurité. Il fut alors emporté par la noire tempête, un blizzard de milliers d'aiguilles lui déchirant les ailes, et se mêlait la douleur immense, hurlante, que nul cri ne pouvait véritablement soulager. Ses ailes n'étaient que lambeaux de tissus pendant à des os décharnés et il s'effondra lourdement. Le rapace de basalte sur un blanc éclatant reposait, loin de tout espoir, il gisait sur les décombres de ses rêves avortés. Il n'avait plus la force de se relever, son corps n'était qu'un fatras d'os brisés, une ruine condamnée à la mort et l'oubli.
Quand parmi l'étendue de neige infinie et le blizzard, les brumes voilées de ténèbres glacées, s'avança la silhouette sombre et majestueuse d'un cheval charbonné. Ses pas étouffés par le tapis blanc, la bête trottait lentement et offrait un contraste saisissant que rien ne pouvait ébranler. Étreint par l'agonie, l'aigle mortifié, n'avait plus la volonté pour se déplacer, ne serait-ce que se traîner ; et pourtant il tenta de battre une ultime fois des ailes, comme l'on hisse un drapeau sur un navire en guise d'adieux à la terre, mais rien ne se hissa aux firmaments. Redressant seulement un regard désespéré vers l'équidé, celui-ci baissa la tête doucement et renâcla bruyamment avant de le toucher fébrilement du bout du museau. Et son regard de nuit, d'une infinie noirceur le happa comme emporté par les vents et les marées et Jvollnïr le ressentit au plus profond de son âme, un sentiment si puissant comme la brisure d'un cœur qui aime après avoir découvert la trahison, le sentiment d'un abandon terrible et la solitude, puis l'horreur du sort funeste, la fatalité, l'inéluctable. Ultime désespoir que de ne pouvoir changer son destin.

-Laisse-moi te sauver... Murmura le cheval sombre, sa voix désincarnée était un chant de sirène aussi sombre que réconfortant.

Oubliant la douleur et l'agonie, les puissantes émotions de l'obscure créature tel d'immenses vagues de ténèbres se déversèrent en lui sans qu'il ne puis les retenir...jusqu'à haleter pour essayer de respirer. Alors dans un dernier sursaut, l'aigle s'élança, dans une dernière tentative pour ne point défaillir dans la nuit éternelle. Il entendait battre le glas des vivants, le croassement des corbeaux qui ripaillent sur son corps décharné, il ne voyait rien que lorsqu'il fut en vol...

Le ciel était de nuit, clair de ses étoiles comme des diamants et obscur de ces ténèbres tranquilles. Son corps n'était plus brisé mais fringuant, et pleins d'une fraiche vigueur. Il planait dans l'immensité, loin de tous les tourments. Alors baissant les yeux, il aperçu au loin sur la terre ferme et immaculée, la silhouette obscure d'un cheval noir immobile qui le fixait de ces perles de jais. C'était tel un réveil, un émerveillement, de nouveau...La liberté. Et il lui murmura...

-Merci.
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