Jvollnïr

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

Jvollnïr de la maison Reylin.

Vassal Telvanni.
Le Crevassais.
L'hiver de l'ame.
Le monstre de Tel Tidihn.

Affiliation:
-La guilde des mages: il n'est pas rare que la guilde des mages lui ordonne quelques missions de récolte surtout dans le nord et l'est de Tamriel. Néanmoins il n'apparait jamais publiquement en compagnie de la Guilde. Jvollnïr, malgré sa force et ses talents, est un paria au sein de la guilde des mages. Sa peau pâle, ses cicatrices et son allure bestiale font de lui un objet de honte pour ses confrères, la guilde l'utilise, le chargeant de missions périlleuses de récoltes dans des contrées lointaines et hostiles, mais le rejette en même temps, le reléguant aux ténèbres de l'anonymat. conscient de sa situation, il accepte ce marché tacite. Il sait qu'il est utilisé, mais il est également conscient de ses capacités et de sa place dans le monde. Il est un guerrier, un chasseur, un éclaireur. Il n'est pas fait pour les salons feutrés et les intrigues politiques de la guilde, préférant la solitude des contrées sauvages et cette vie de danger.

-La maison Telvanni: Vassal de la maison Reylin affilié aux Telvanni, Jvollnïr cherche avant tout la connaissance. Pourquoi et pour quoi faire? Seul le norde le sait. Quoiqu'il en soit à travers la maison Reylin, il y trouve un équilibre gagnant en sagesse et maturité. Il est devenu le colosse protecteur de la maison Reylin et défendra toujours sa Maitresse quoiqu'il en coute. Reylin Xiobe est la seule à pouvoir se vanter le connaitre et connaitre son histoire gravé à même la rocaille du nord, comme elle-seule connait la véritable voie qui se trace face à lui. On ne sait que très peu de choses sur sa venue au sein de la maison, si ce n'est qu'elle entre en corrélation avec la découverte de la maison d'un artefact lié au vide.


Description:
Sous un ciel d'azur délavé, où les nuages s'amoncellent comme des regrets, se dresse Jvollnïr, colosse de chair et d'acier. Sa peau, pâle comme la neige des cimes oubliées, porte les stigmates d'un hiver sans fin, d'une existence taillée dans la roche et le vent. Ses yeux, deux lacs glacés où se reflètent les lueurs d'un soleil couchant, trahissent une profondeur insondable, un océan de souvenirs et de secrets enfouis. Son visage, sculpté par les morsures du temps et les affres du combat, est un masque de contradictions : finesse des traits et rugosité des épreuves, innocence enfantine et cruauté guerrière. Des scarifications rituelles, ornant la peau de son visage comme des runes mystérieuses, racontent des histoires de courage, de sacrifices, de sombres sorcelleries et de liens ancestraux avec des esprits d'ombre et de lumière. Ses longs cheveux, tels une cascade de blés, se confondent avec la fourrure d'un loup qu'il porte sur ses épaules. Des plumes d'aigle, symboles de liberté et de courage, ornent sa chevelure, tandis que des talismans et des grigris, bribes d'une foi chamanique oubliée, tintent dans sa crinière comme à son cou tel des murmures incessants de la Crevasse.
Ses muscles, saillants comme des montagnes sous une peau tendue, sculptent un récit de puissance herculéenne, de batailles titanesques, et de sang coulé par torrent, ses bras sont épais comme des troncs noueux et évoquent des lianes prêtes à se déployer avec force. Ses mains, larges comme des plateaux et rugueuses comme l'écorce des arbres, sont des outils à la fois de destruction et de libération. Elles ont brisé des os, manié des haches avec une précision mortelle, sculpté le bois avec une finesse inattendue, ceuillis délicatement des plantes à la terre, rassuré des ames tourmentées voir ont-elles aimées le temps d'une nuit. Elles symbolisent la dualité qui habite le nord : une puissance brute capable de déchaîner la tempête et une sensibilité cachée qui murmure des paroles de paix.
Sombre chaman et maitre des esprits, il guide des âmes perdues, il erre entre les deux mondes, apaisant les tourments des défunts et les aidant à trouver le repos qu'ils recherchent. Mais lorsque les horreurs sont indiscibles et que les monstres se tapissent dans l'ombre, alors le sage se mue en bête féroce afin d'exorciser ce qui doit l'être. En lui cohabitent la lumière et l'obscurité, le calme et la tempête, la vie et la mort. Il est à la fois protecteur et destructeur, ses desseins sont secrets, sa voie mystérieuse. Il n'a que faire du pouvoir, de l'ascension sociale, de l'or et de la renommée. Son ombre plane sur le monde des morts comme celui des vivants et son existence reste une énigme.

Tenebrae:
A suivre.
Dernière modification par Jvollnïr le 23 févr. 2024, 11:46, modifié 3 fois.
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

Le temps des neiges blanches et de l'innocence.
Il y a longtemps, bien longtemps...

La vieille Hulga se balançait lentement assise dans son fauteuil à bascule face à l'atre brulant. La pièce modeste, semblait comme Hulga, aussi vieille et voûtée, de ces pierres froides caractéristiques des demeures de Solitude. Elle tourne alors lentement la tête vers vous...

-Ha comme il est douloureux de vieillir, vous pardonnerez une vieille femme de ne point se lever pour vous accueillir...Cela ravive un peu de chaleur à mon coeur désormais froid de solitude, je n'ai guère souvent de visite. Mais asseyez vous, la saison est encore froide, venez vous réchauffer près du feu.

Sur ces mots d'une voix fatiguée, Hulga vous invite à vous asseoir face à elle. Parmi le silence presque absolu de la demeure, vous entendez alors chaque grincement du fauteuil, chaque crépitement dans la cheminée et parfois le brouhaha de la cité se rappelle à vous à travers les jeux d'enfants passant, avant de s'éloigner et disparaitre.
Hulga vous regarde de ses petits yeux laiteux, son corps maintenant filiforme et sa peau parcheminée lui donne l'impression d'être aussi vieille que cette cité et pourtant elle a dans ce regard l'éclat d'une facétie et vivacité d'esprit encore bien présente.

-Vous venez donc rencontrer l'ancienne pour qu'elle vous raconte l'histoire des Brudmadr...?

-Et de Jvollnïr oui...Précisez vous alors par curiosité.

-Ha le petit dernier de la famille, un bon gars pour sur, c'était déjà un bon garçon quand il courrait après les poules. Et pourtant ce n'était pas gagné. J'étais bien présente le jour où sa mère enfanta, il faut dire que je suis celle qui a tout appris à son père. C'était souvent moi qu'on appelait quand il fallait mettre bas. Et lorsque je tendis l'enfant à sa mère après l'accouchement et je me souviens encore de ses premiers mots.
"Ha! Qu'il est moche!" En voila de drôles de choses qu'on dit à son nouveau-né. Elle ne souhaita même pas le prendre dans ses bras préférant prendre repos immédiatement.

Un rire grinçant plein de mauvaise moquerie s'échappa alors de sa bouche tandis qu'elle se pencha en avant et tendit le bras pour se saisir de la carafe et verser deux pintes d'hydromel.

-On me demande souvent comment fais-je pour vivre encore, et je ne vois que deux réponses, soit le fait qu'Arkay m'est oublié, soit les capacités curatrices de l'hydromel...Qui sait peut-être un peu des deux? Confie-elle dans un demi-sourire avant d'en boire une bonne gorgée. Elle redresse ensuite son regard blanc vers vous et reprend. Quoiqu'il en soit Asfrid Brudmadr, la mère de Jvollnïr a toujours été un peu particulière, de ce genre de gens né du bon peuple mais qui cherche à tout prix à s'élever et même si elle n'a rien de noble Asfrid a toujours joué les grandes dames à Solitude sans jamais en être une, et ca, tout le monde le sait. Mais elle a bien profité de l'or de son époux. Il lui fallait les plus beaux tissus de Solitude, toujours grandement vêtue. Mais une gueuse même en taffetas reste une gueuse, vous avez déjà vu un ragnard porter une tiare vous? Cela reste un ragnard.

Se redressant doucement, on entendit alors un craquement mais jamais vous ne saurez si c'était le fauteuil ou la vieille Hulga.

-J'ai quelques biscuits cuits au four, vous en voulez? Demande l'ancienne.

Et ne vous laissant le temps de répondre, elle s'en va en trainant les pieds jusque la cuisine, vous laissant seul dans le foyer. Vous remarquez comme la pièce est encombrée de vieux objets, tel un musée aux souvenirs et votre regard est attiré alors par deux petites poules en bois sculptés posées sur la table basse face à vous. Grossièrement taillées, elles portent une certaine innocence, une certaine gaieté dans le regard.

-C'est un présent de Jvollnïr alors qu'il n'était encore qu'un gamin, je crois que c'était à ses huit ans. Il ne se passait jamais une semaine sans qu'il vienne rendre visite à sa vieille Hulga, il se débrouillait toujours pour passer lorsqu'il effectuait des livraisons pour son père. Et j'en profitais alors pour lui partager mon savoir. Je me souviens encore de ses éclats de rire et de son sourire, qui n'a pas vraiment changé. Même si désormais, nous nous voyons bien moins souvent, de moins en moins souvent d'ailleurs. Mais depuis la disparition de son père, il a fort à faire. Il n'a désormais plus personne d'autres sur qui compter. Sa mère ayant trépassé d'une bien mauvaise maladie, il y a au moins dix ans. Elle a payé sa mauvaise personne auprès d'Arkay qu'ils disent tous à Solitude et ils ont peut-être raison...

Elle repris alors place dans son fauteuil et posa une assiette de quelques biscuits sur la table. Les biscuits étaient dorés et d'un coeur rouge vermeil.

-Il tient beaucoup plus de ses grand-parents paternels que de sa mère heureusement même si...On disait d'elle qu'elle était sorcière. Vous connaissez les histoires de Wyrd? Frea qu'elle s'appelait, et ben on disait qu'elle dansait avec les Spriggans, mais bon ce ne sont que des histoires. Quoiqu'il en soit Jvollnïr a gardé ce tempérament sauvage de sa grand-mère, il était souvent en dehors de la cité, à se balader dans la nature accompagné de ses deux molosses, puis il y a eu l'histoire avec cet ours, suite au rituel de la Nuit.
Vous connaissez le rituel de la Nuit que pratiquent certains des notres? Non?

Elle s'enquit d'un biscuit face à elle, tendant ses longs doigts comme une fileuse prêt à tisser.

-Ils sont fourrés à la framboise, servez vous. Cela doit faire une heure qu'ils sont sortis du four, c'est important de les laisser reposer ni trop longtemps sinon ils deviennent trop durs, ni trop rapidement sinon ils sont trop mous et brûlants.

Mais votre regard attend la suite du récit et rappelle la vieille Hulga à son histoire.

-Ha oui le rituel de la Nuit. Cela consiste à accompagner nos enfants dans leur seizième année à l'orée du marais, où ils doivent y passer la nuit seul. Cela aide à comprendre l'héritage des grands guerriers et chasseurs que nous sommes, la force des premiers éclats à l'aube vous change un homme comme les mystères des marais et de la forêt renforce votre âme. Quoiqu'il en soit, le lendemain de son rituel de la Nuit, Jvollnïr rentra avec un ourson à Solitude, cela fit grand bruit. La bête était malade, ou blessée, je ne me rappelle plus, et il prit en charge les soins jusqu'à ce que la bête soit rétablie. Et alors plus jamais elle ne le quitta. Et souvent on les voyait quitter la cité pour s'enfoncer dans les marais ensemble. D'ailleurs la bête est toujours à ses côtés ce qui est étrange quand vous y pensez car un ours ca vit vingt, trente ans, elle devrait se montrer vieillissante et pourtant...Je ne dis pas qu'il y a de la magie là dessous hein...D'ailleurs Jvollnïr est bien trop superstitieux comme tout nordique et il déteste la magie. Mais de vous à moi, je pense qu'il en a plus la frousse qu'autre chose. Après tout, vous pouvez toujours essayer de fendre en deux un fantôme de votre hache tiens...

La vieille Hulga crache alors dans un petit bol à ses pieds.

-Je n'voudrais pas m'attirer du malheur voyez vous...Et oui...Le temps a filé comme file la laine entres les doigts et désormais il ne reste plus grand chose que mamie Hulga attend si ce n'est la visite d'Arkay...Quand au petit Brudmadr, plus si petit d'ailleurs...C'est un bon garçon, quoiqu'un peu étrange parfois, mais un bon garçon. Puis quelle allure il a quand il porte sa paire de lorgnettes...

Elle rit alors de nouveau, d'un petit rire tout aussi fatigué mais vous remarquez alors que ses paupières se referment doucement par intermittence. Et vous décidez de laisser l'ancienne s'endormir tranquillement avant de quitter les lieux à pas de loups.
Dernière modification par Jvollnïr le 22 févr. 2024, 16:29, modifié 5 fois.
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

De l'entourage de Jvollnïr.


Frea. La grand-mère de Jvollnïr.

La pomme ne tombe jamais loin de son arbre dit-on, et c'est d'autant vrai pour cette figure tutélaire que Jvollnïr n'a pourtant jamais vraiment connu. Frea est née d'un père nordique et d'une mère Brétonne. Beaucoup de légende entourait Valdanna la mère de Frea car elle était disait-on une Wyrdesse de Glénumbrie, et aurait léguée ses nombreux savoirs druidiques à sa fille.
Ainsi à Solitude, l'on racontait que Frea dansait la nuit tombée parmi les arbres qui marchent, et parlait avec les flammouches, mais tout ceci n'a jamais été que des rumeurs et des racontars de médisantes à Solitude. Quoiqu'il en soit, c'est elle avec la vieille Hulga, deux amies, qui sont aux origines premières de l'Ours au bleuet et des talents d'herboristerie et d'alchimie de la famille. Jvollnïr a hérité de la bienveillance et de la douceur de sa grand-mère et de bien d'autres talents dont il ignore encore tout. Décédée alors que le nordique n'avait que Huit ans, il n'en garde qu'une image floue.

Aujourd'hui encore une partie de l'ame de Frea, vit encore à travers le regard de son petit-fils qui rappelle les vertes forêts de Glénumbrie.


Thaedras Brudmadr.
Fils d'Ingeborg et Frea Brudmadr.
Père de Jvollnïr, Thaedras a de Bordeciel le tempêrament guerrier et franc. C'était un homme bourru, parfois sauvage et soupe-au-lait. Mais c'était un bon père, protecteur comme mentor pour son fils. Il lui enseigna les arts guerriers des Nordiques notamment la pratique de la Hache de Guerre.
"Le truc mon fils, c'est de faire peur avant d'avoir peur. Donc tu brandis bien haut ta hache, tu balaies face à toi dans le vent, tu tranches, tu haches, tu coupes et tu hurles. Voila comment se bat un Nordique!"
Mais derrière cette allure quelque-peu rustique se cachait aussi un homme de science, épris d'herborisme et d'alchimie, héritage de sa mère. Il ouvrit l'échoppe "l'Ours au Bleuet" il y a une vingtaine d'années après avoir tenu un étal au marché pendant plus d'une dizaine d'années. Néanmoins comme tout Nordique, Thaedras était un homme superstitieux qui s'éloigna de l'héritage Wyrd de ses ainés. Il a disparu en 2E589, lors d'une cueillette dans les montagnes. Encore aujourd'hui Jvollnïr ne sait ce qu'il est advenu de son père.


Asfrid Brudmadr.

Epouse de Thaedras Brudmadr.
Mère peu aimante de Jvollnïr, elle fut néanmoins une excellente Professeur. Une nordique qui rêva toute sa vie de l'Empire et de vivre tel une Impériale. Epicurienne, elle avait un grand gout pour le luxe, les arts, et les lettres. Proche de la Guilde des mages avec qui elle commerçait fréquemment. Elle appréciait particulièrement les collections d'artefacts et d'objets d'art. Néanmoins, elle était peu appreciée à Solitude de par son caractère froid, hautain et élitiste. Chose qu'elle regrettait beaucoup car elle souhaitait apportait un vent progressiste à Solitude, hors, elle se rendit comte bien vite que certaines choses sont immuables. Elle tenta d'entrer à la Cour mais fut à plusieurs reprises recalées. Elle devint amère et aigrie sur la fin.
Elle offrit néanmoins à son fils Jvollnïr, une excellente éducation et lui appris les lettres, l'algèbre, et l'histoire. Elle décèda en 2E578 de maladie, sans que jamais le fils et la mère puis se rapprocher une seule fois.


Hulga appelée aussi la Vieille Hulga, ou l'ancienne.

Amie de longue date de sa grand-mère avec qui elle passa sa jeunesse, elle eut toujours un rôle particulier au sein de la famille. Elle fut la mère et grand-mère de substitution de Jvollnïr, comme elle fut précéptrice pour Thaedras, et celle qui veilla à lui transmettre l'héritage de sa grand-mère Frea.
Très proche de la famille, elle oeuvra conjointement avec Thaedras à son bon commerce jusqu'à ce que son corps fatiguée ne le lui permette plus d'activité. Elle n'a jamais caché son aversion pour Asfrid la mère de Jvollnïr et représente un pan bien plus conservateur de Solitude. Profondément spirituelle, elle veille autant aux traditions séculaires qu'à l'héritage des Brudmadr. Aujourd'hui elle fait figure de mémoire vivante de la famille et Jvollnïr lui rend parfois visite pour s'assurer qu'elle se porte bien. Il lui porte beaucoup d'affection et c'est réciproque.


Phèdre.

Jeune apprentie de Jvollnïr d'origine Impériale, elle travail avec lui à la boutique depuis deux ans. Ce n'est encore qu'une enfant de dix-huit ans au tempérament insouciant. Elle a un gout prononcé pour les sucreries et les fruits. Elle aspire à devenir une grande alchimiste et à retrouver la Région impériale lorsque celle-ci sera libérée du joug des guerres. C'est en soit une rêveuse, quelque-peu utopiste mais à la volonté de fer. Elle a hâte d'aller sur le terrain bien que Jvollnïr lui interdit encore de se rendre à la cueillette seule. Néanmoins, elle s'occupe des livraisons internes à Solitude et connait ainsi du bon monde.


Bernardin et Haatmar.

Les deux dogues du nordique, indissociables amis et compagnons, fidèles et loyaux. Bernardin est d'un caractère plus aventureux, et est encore jeune n'ayant que trois ans, tandis qu'Haatmar, de ses huits ans est plus pantouflards et ne sort de la demeure que rarement. Ils veillent tous deux à la demeure du nordique et attaqueront tout intrus. Haatmar était le dogue de son père auparavant et suivit celui-ci longtemps sur les routes, là où Bernardin n'a que Jvollnïr comme maitre.
Dernière modification par Jvollnïr le 23 févr. 2024, 13:24, modifié 4 fois.
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

Le Rituel de la Nuit.
I.
A l'orée de sa seizième année au crépuscule.

-Moi aussi mon fils, j'ai aussi effectué mon rituel de la Nuit à ton age, j'en garde un excellent souvenir...

L'air était frais en ce mois de Sombreciel, voir froid. le vent gelé du nord fouettait les visages et rougissait les joues comme il pliait les arbres du marais qui s'étendaient face à Solitude. Le jeune Jvollnïr observait ces terres desormais familières mais si mystérieuses sous l'épais tissu de brume. Ils empruntèrent le sentier qui descend des portes de Solitude vers le port, et le garçon reprima quelques frissons face au sort qui l'attendait. Peut-être son père ressenti cette angoisse, car sa main se serra un peu plus dans la sienne tandis qu'ils marchaient

-Laisse moi te raconter, j'essayais de dormir enroulé dans ma cape. J'ai eu de la chance car il ne neigait pas cette nuit là. Bien sur, j'entendais des bruits, pour la plupart le bourdonnement d'insectes, quand soudain...Ce n'était plus un bourdonnement mais un grognement. Pardi que je me suis redressé d'un bond tu imagines. Alors je me suis saisi de la hache que mon père m'avait donné et je suis resté silencieux, le plus possible. je craignais d'être la proie d'un de ces énormes sangliers des montagnes que l'on croise parfois loin des chemins, ce fut ma plus grande hantise...

Le regard de Jvollnïr passa de son père vers les fleurs qui bordaient le chemin, quand il aperçut les voiles des drakkars en contrebas arrimé au port. L'idée d'imaginer son père à seize ans ne lui avait jamais effleurer l'esprit, il eut toujours connu cette figure patriarcale comme une fondation tutélaire, un roc. Et il se demanda s'il eut toujours cette confiance en lui même plus jeune.

-Je ne voyais rien, je m'en souviens comme si cétait hier. Repris son père, dont le discours devait surement élevait quelques souvenirs tant son regard lui parut lointain. Par Shor, j'étais gelé, mais vraiment, je grelottais à rester sur place et je décidais alors de chercher l'origine du bruit d'un pas prudent.

-Et alors 'pa? Tu l'as trouvé? c'était un gros sanglier?

-Haha! Non mon garçon, c'était un horqueur! Un horqueur qui badinait sur un rocher au bord de l'eau. Il m'a vu, mais il est resté là sur son rocher. Surement devait-il profiter d'un repos bien merité...Mais la vision de ce horqueur, de cette gueule, et de la force qu'elle peut déployer, est ancré dans mon esprit comme un portrait sur une peinture. Tu vois Jvollnïr, j'ai quitté mon rituel plus fort, plus attaché encore à la beauté de ces terres. Et ce sera la même chose pour toi. Nous arrivons, je vais faire la traversée avec toi.

Parmi les drakkars et bateaux de pêches quelques barques flottaient sur l'eau. ils descendirent jusqu'au dernier ponton, laissant derrière eux les plus grands navires. Face à eux de l'autre côté de la rive se dressaient les monolithes de pierres semblables à des dolmens émergeant de leurs océans de brume, tandis que le soleil couchant, véritable couronne d'or était lentement dévoré par l'épais brouillard. Tout était si calme et si mystérieux.

-Bien monte, il est temps. Ordonna Thaedras.

Le gamin posa un pied sur la barque, d'un mouvement peut-être trop abrupt passa l'autre jambe par dessus la coque faisant tanguer le petit vaisseau et chutant sur le cul.

-Houla, ca tangue et nous n'avons encore rien bu pourtant! Plaisanta le père déclenchant l'hilarité du fils. Attention de ne pas finir à l'eau!

Le père finit par rejoindre son fils de manière plus adroite et saisissant la rame, il poussa celle-ci sur le ponton pour donner une impulsion à la barque et s'éloigner. Bientôt ils flottèrent sur la rivière tranquillement et les antiques dolmens se rapprochaient comme des fantomes. Les herbes étaient hautes et le brouillard commençaient à les happer eux-aussi.

-Le brouillard est fort, des créatures magiques roderont cette nuit dans les marais, fais attention à toi.

-Oui 'Pa...Ils me font pas peur tu sais. Tant que ca se découpe ou ca se frappe....Mais savoix parut plus étranglée qu'à l'accoutumée. Il était nerveux, il le sentait, mais il était hors de question qu'il ne laisse paraitre l'once d'une crainte.

-Peut-être, mais fais attention tout de même, surtout si tu entends ou aperçoit un Crevassais tu ne t'y frotte pas, et tu fuis silencieusement. Un loup c'est une chose mais un crevassais, cette saloperie par Shor, c'est pire que la vérole. D'ailleurs j'ai quelque-chose pour toi.

Thaedras tendit face au jeune homme une hache à deux mains, le manche plutot grossier de bois taillé était surplombé d'une large double lame en fer.

-C'était cette même hache que mon père m'a donné pour mon rituel de la Nuit, desormais elle est à toi. Puisse t'elle trancher sec. Bien, nous sommes arrivés!

La barque buta après un dernier coup de rame et Jvollnïr se saisissant de la hache descendit de l'embarcation.

-Tu es prêt? Demanda son père d'une voix grave, comme si cela était la dernière fois qu'ils se parlaient.

-Oui, on se voit demain matin, je reviendrais ici-même.

-Je serais la à l'aube mon fils. puisse Kyne te guider dans la nuit. Et peut-être pour le rassurer, Thaedras lui tapota l'épaule dans un sourire complice.

Jvollnïr crut y lire une once de peur dans ce regard, mais il ne préfèra pas relever car en verité, il était terrifié lui aussi. Il ne pouvait le montrer, la peur n'était pas nordique. Alors il se retourna, posa sa hache sur son épaule dans un mouvement lourd et s'engouffra parmi les hautes herbes. Sa silhouette disparue progressivement parmi les brumes et bientôt Thaedras n'aperçut plus que les hautes herbes danser sous le vent du nord. Dans un frisson, il ressera sa fourrure sur son cou, puis repris la route dans l'autre sens. Il quittait un enfant, et demain, si les marais et la nuit le lui rendait, il retrouverait un homme.
..........
Loin de là, dans la demeure des Brumadr de Solitude, face à un autel fait de branchages en bois et de colifichets pendus, une vieille dame était agenouillée. Son visage était caché d'un voile tandis que les flammes des chandeliers miroités sur le tissu. Elle murmurait les mains jointes.

-Que faites-vous Hulga? Demanda Asfrid Brudmadr, la mère de Jvollnïr qui passait par là.

-Je prie Asfrid et vous devriez en faire autant.

-J'ai confiance en mon fils.

L'ancienne Hulga redressa alors la tête mais son visage voilé ne permettait guère de lire ce qu'elle pensait, seul deux joyaux d'un bleu azur scintillaient sous la lumière faiblarde des bougies.

-Moi aussi Asfrid, c'est aux marais que je n'ai pas confiance. Alors venez et implorons tous deux les esprits de veiller sur notre Jvollnïr.

Et sur ces mots, la vieille dame tendit une main gracile, invitation qu'Asfrid accepta. La mère de Jvollnir, rabattit sa longue chevelure blonde derrière sa nuque et se posa à genoux aux côtés de sa belle-mère. Alors silencieusement, et vigoureusement, elles prièrent une longue partie de la nuit.
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

Le rituel de la Nuit
II.
Les brumes couvraient les terres comme un épais manteau diaphane. L'atmosphère était pesante et fraîche, l'air semblait stagner comme un vieil homme immobile et drapé, imperturbable. Les contreforts de Solitude au nord et les terres du sud créaient une cuve où nulle rafale ne pouvait s'engouffrer, ce qui donnait cet étrange impression que le temps étaient aussi gelés que ces froids paysages. Cela rassurait perceptiblement le jeune Jvollnïr, car il pouvait prévenir toute agitation de la brume. En effet si celle-ci se mettait à danser, ce n'était nullement du au vent mais à une présence. Il pourrait dès lors se cacher ou s'éloigner. Les herbes hautes lui chatouillaient parfois les bras et le clapotis poisseux de ces pas dans la boue, de plus en plus épaisses ralentissaient progressivement son avancée, bientôt il devait presque lever les jambes à chaque pas. Au bout de longues minutes, peut-être une bonne vingtaine, le gamin essoufflé s'arrêta, le soleil ne tarderait pas à se coucher. Au loin il apercevait les sapins du bois délimitant l'orée des marais comme une couronne végétale éclairée par la lumière chaude du soleil couchant. Il serait mieux là bas au sec que dans la fange de ce bourbier pour passer la nuit même s'il savait que quelques vieux tertres se dressaient de leurs antiques pierres pleines de légendes et de mystères. Tout le monde à Solitude savait qu'il fallait éviter les tertres, on raconte que les Draugrs, ces martyrs sacrifiés à l'autel des vieux Dragons, erraient dans le coin, tel des chiens gardant leur demeure. Aussi décida t'il de reprendre sa marche, bien que difficile, dans la boue et la terre meule pour gagner l'orée de la forêt, et tandis qu'il avançait, de coups de haches bien placés, le garçon déblayait le chemin des herbes et ronces envahissantes qui tentaient de s'accrocher à lui. Il s’énervait, haletait, et le froid lui piquait le corps comme un millier d'aiguilles auquel il ne pouvait échapper, ainsi serrait-il plus fortement sa hache, nerveux et essoufflé, et le poids de l'échec commençait à peser dans son jeune esprit. Le bourdonnement infect des insectes alerta ses sens mais il était déjà trop tard quand de gros moustiques vinrent lui chatouiller le visage. Alors s'agitant, les bras en l'air pour chasser ces vermines, ses pieds entravées par la bourbe ne suivirent guère le mouvement et le garçon chuta, les mains vers l'avant, mais cela ne suffit pas à le retenir et il tomba lourdement parmi la fange couvert de boue et poisseux. Inspirant longuement, il était fatigué, agacé, relevant un bras lent dégoulinant de fange. Il se demanda lors d'un fugace instant si il avait seulement envie de continuer. Il pourrait revenir en arrière, retourner chez lui au chaud...
Et faire face à la déception de ces aïeux, goûter à la honte des ratés... Alors grognant tel un ours, Jvollnïr redressa le regard des herbes hautes vers la forêt tordue au loin, couronne de sa sauvegarde. Mais à travers les épais fourrés, l'enfant ne trouva guère l'espoir mais apparurent de sombres éclats de porphyres, mouvants et pourtant immobiles d'insistance. Ces regards le perçaient malveillants, d'une infâme soif qui chassèrent alors instantanément le bref désespoir qui l'eut possédé, ce que l'on nommait, l'instinct de survie. Prenant appui sur ces mains et gisant depuis la boue, le gamin se redressa brusquement sur ces deux jambes alors bien ancrés. Les deux regards prédateurs dansaient au sein de la brume et se mêlaient de leur brune robe à la dense végétation. Cela ressemblait à des chiens...Ou bien des loups ? Et serrant alors le manche de sa hache au creux de sa main, il repensa à ce que lui dis son père. « Ne montre jamais que tu as peur mon fils, c'est la peur qui fait la proie. Si tu as peur, tu deviens la proie. Sois toujours le chasseur. » Sa main trembla l'espace d'un bref frisson avant qu'il ne hurla sur les deux bêtes qui lui tournaient désormais autour. Son cœur était peut-être jeune mais il était nordique. Et lorsque les bêtes grognèrent de leur sauvage férocité, c'est d'un cri plus sauvage et féroce encore qu'il répondit, emplis de hargne, et de colère, exorcisant sa propre frustration, ses propres doutes et cet affreux apôtre qui pointait le bout de sa lanterne en son ame, et que l'on nommait la peur. Alors ces deux sombres regards retrouvèrent l'obscurité du soir et le jeune homme haleta, nerveux, avant de lâcher un long soupir de soulagement lorsque les fourrés redevinrent aussi immobiles que les glaces de ce royaume. Ces muscles se relâchèrent dans un bref moment de bien-être tandis qu'il s'assurait de la tranquillité des lieux et son regard se dressait vers les cieux, sombres et torturés, aussi menaçants que l'étaient ces marais.
Et son répit fut de courte durée lorsqu'il se rendit compte que la clarté du soleil couchant s'était retiré laissant à la nuit la morsure de ces ténèbres. Et tandis qu'il sentait ce mauvais apôtre s'éveiller de nouveau, il lui pris la rage de rejoindre au plus vite la forêt. Furtivement, et poussé d'un instinct sauvage qui lui était jusqu'alors étranger, il se précipita à travers les marais, oubliant dès lors, les douleurs, la boue, les chardons, les loups, et la peur filant aussi vite qu'un aigle dans le ciel de Bordeciel.
Avatar de l’utilisateur
Jvollnïr
Messages : 22
Inscription : 18 juin 2022, 17:54
Contact :

Le Rituel de la Nuit.
III.
Franchissant l'orée de la forêt de pins, le jeune Jvollnïr jeta un regard derrière lui, délaissant l’inquiétant marais et ses bourbiers pleins de dangers. Il y avait quelque-chose de rassurant parmi ces vieux arbres, tel un écrin de verdure, un manteau de réconfort. La nuit était pleine et relativement paisible mais fraiche, quelques flocons éparses tombaient ca et là dans une atmosphère des plus bucoliques. Avançant parmi les bois, le jeune nordique pouvait entendre le hululement des chouettes éveillées, et autres sons nocturnes parfois doux et parfois plus mystérieux. Il prêtait attention de ne point s'approcher des tertres qui se dressaient imperturbables au temps et finit par arriver face à une petite clairière, jouxtant la montagne. Ce serait le lieu idéal pour se poser pensait-il, des faisceaux de lumières projetés par Masser et Secunda tel des lames d'argent se reflétaient sur la roche et éclairaient les conifères. Resserrant sa fourrure contre lui, le gamin ressentait le froid lui grignoter de plus en plus le corps. Ainsi après s'être assuré de la tranquillité des lieux,(son père l'ayant assez prévenu de la présence éparse des sauvages Crevassais), la priorité était de se réchauffer. Il s'en allait ramasser quelques branchages et brindilles et forma près d'un petit rocher un tipi de brindilles entourés de cailloux qu'il déposait tel un cercle. Une fois son ouvrage terminé, il y ajouta de l'herbe sèche et du lichen au sommet afin de faciliter la prise du feu. Venait dès lors le plus difficile, faire le feu. Ce saisissant de deux silex, il cogna les cailloux pour en faire jaillir des étincelles, malheureusement, jamais l'étincelle était assez vive pour embraser le tipi. Il s'y repris, à deux, trois, peut-être dix fois, ses nerfs misent à rude épreuve quand au bout d'une bonne dizaine de minutes, mortifié par le froid, ces doigts glaçés et piquants, l'étincelle pris et à pleine gorge souffla, souffla plus fort jusqu'à ce qu'elle se mua en flammèche. Il était sauvé quand il vit le tipi s'embraser petit à petit et prit place sur le rocher, satisfait. la chaleur léchait son corps transi du gel et il se frotta les mains, plein d'un bien-être qui lui semblait alors si précieux. Son estomac le rappela à lui, et il sorti de son paquetage une demi miche de pain et un peu de viande séchée. Ce repas bien que modeste et famélique était tout ce dont il eut besoin pour compléter cet instant de paix et le sommeil ne tarderait guère à le gagner dans ce relatif havre de tranquillité. Après tout cette épreuve ne se révélait pas si terrible que cela. Néanmoins le feu ne tarderait pas à se consumer lors de son sommeil et il serait sûrement revêillé transis de froid. ll était préférable d'y ajouter de nouveau branchages secs et brindilles pour ne point le voir mourir.
Aussi le jeune garçon quitta son petit rocher pour s'enfoncer de nouveau dans la forêt. Qu'elle était inquiétante la nuit, avec ces vieux sapins et ces bois noueux, couverte d'ombre et de mousse. Il distinguait peu ce qui se cachait dans le noir, s'imaginait que dormait là quelques écureuils et renards mais prêtait attention au moindre bruit car restait la crainte d'un loup affamé comme rencontré plus-tot. Alors qu'il se baissait pour ramasser du bois, une voix se fit entendre au loin, un grondement plein de hargne. Se redressant hâtivement, son coeur lui intimait de fuir mais son esprit curieux lui ordonnait le contraire. C'est alors d'un pas discret qu'il se faufila parmi la végétation pour se rapprocher du brouhaha. L'obscurité de la nuit laissa place alors à un halo verdatre surnaturel et brumeux pesant parmi les bois. Des cris retentirent, des cris qui n'avaient rien d'humains, et c'est au détour d'un large cèdre qu'il aperçu l'étrange scène qui se passait face à lui. Une créature semblable à un arbre se débattait férocement contre un ce qui ressemblait à un homme terrifiant, celui-ci hotait du corps d'un ours agonisant sa hache où coulait comme coule un ruisseau le sang de la pauvre bête. Blottis et effrayé, couinait un ourson. L'homme était couvert d'os et de marques blanches, il n'avait guère de cheveux que son crane tatoué de signes tribaux et se préparait à tuer l'ourson redressant sa hache, une lueur sournoise et pleine de malice au fond des yeux. Jvollnïr fut saisi d'effroi, ne sachant que faire. Devait-il fuir...Mais cette créature...Il ressentait un tel désespoir...Il se souvenait des histoires sur les arbres qui marchent que lui racontait sa grand-mère...Les Spriggans, des esprits de la nature. La créature sauvage semblait prise de rage et se jeta de tout son corps pleins de racines sur l'homme pour l'empêcher d'oter la vie à la petite créature, déviant sa hache et entravant la brutale execution.

-Saloperie d'esprit...Je vais en faire du petit bois. L'homme hurlait sa hargne sur le spriggan l'accablant de terribles coups de hache.

Que devait-il faire...Aide cet homme effrayant? Mais il sentait toute la douleur et la peine de la créature sauvage...Ou bien était-ce la douleur de l'ours agonisant? Il était face à un mur d'incompréhension...Quand un coup brusque de hache vint couper le bras du spriggan, celle-ci hurla de nouveau sa douleur, et l'écho de sa souffrance résonnait dans la tête du gamin tel un tocsin assourdissant.

"Crevassais, créature...mauvaise..."Quelques mots résonnaient en son esprit alors que le regard vert pale et brillant du spriggan croisa le siens..."Aide-moi..."

Alors n'écoutant que son jeune courage, Jvollnïr s'élança dans la bataille et frappa le dos du Crevassais de sa hache. Celui-ci cria, pleins de colère, et se retourna hâtivement. Son regard était terrifiant, que celui d'un homme fou possédé par la rage et le mal.

-Mais d'où tu viens toi gamin...Il lui répondit d'un violent coup de coude en plein visage qui l'envoya valser. Je m'occuperai de toi après sale mioche...

Alors qu'il chutait, il tomba aux côtés de l'ours...Celui-ci ne bougeait plus...Son regard était vide, la flamme de la vie l'ayant quitté, laissant l'ourson à ses côtés seul. Le gamin se redressait tandis que le spriggan entourait son bras noueux autour du corps du barbare, et il en profitait alors pour lui asséner un bon coup de hache dans la jambe. Le genou du Crevassais flancha alors mais il eut le temps d'enfoncer sa lame dans le creux de la créature et déchira celle-ci en deux alors qu'il s'effondrait au sol. La douleur du Spriggan fut tel que le gamin la ressentit au plus profond de son être comme un feu brûlant et brusquement, une haine viscérale envers l'homme monstrueux le posséda et une force aussi sauvage que dévastatrice se déversa en lui dans un flot de carnage. Il se jeta de nouveau sur le dos de celui-ci et s'y accrocha pour l'asséner de coups de hache à n'en plus finir...exorcisant la douleur et la haine qui le possédait à cet instant. IL frappait de sa hache, frappait et frappait encore arrachant le mal au Crevassais comme il lui arrachait la chair. Il ne restait plus grand chose de l'homme quand Jvollnïr retrouva ses esprits qu'un tas de chair morte au sol...Le spriggan s'était lui aussi effondré mais brillait encore la pale lueur verdâtre tel une lanterne dans la nuit. La mort rodait à ces côtés, l'esprit sauvage, le Crevassais, l'ours...Seul restait lui et l'ourson qui se blottissait contre ses jambes. Alors Jvollnïr se baissa pour le saisir dans ses bras et le serrer contre lui. Etait-ce la fatigue? Ou bien cette empathie étrange qu'il ressentait pour cet ourson et le spriggan mais ses yeux s'embuèrent de larmes et il renifla longuement, serrant la mâchoire pour ne point céder aux pleurs. Et hypnotisé par la luciole, il en suivit ses mouvements. Celle-ci s'éleva jusque la cime des arbres dans une dernière danse folle, éclairant alors les bois d'une lumière vive et émeraude baignant les lieux d'une atmosphère mystique. Elle tournoya, tournoya...C’était là sa fin pensait le gamin, mais au lieu de disparaître, celle-ci redescendit brusquement et tourna autour de l'ourson avant de le posséder, éclairant d'un bref instant son pelage de la même aura de jade que la forêt, puis enfin, toute lumière disparue cédant à l'obscurité nocturne.
Il régnait un calme apaisant, et Jvollnïr regagna le feu de camp avec l'ourson dans ses bras. Ils n'eurent aucun mal à trouver le sommeil près du feu vivifiant et ardent, le corps comme le corps éreintés et abîmés. Et ce n'est que lorsque l'aube vint les réveiller de sa lumière douce qu'ils quittèrent ensemble la clairière et reprirent la route dans l'autre sens.
Jvollnïr rentra avec l'ourson, à Solitude à la grande surprise de ses proches et de tous les habitants de Solitude. Il lui apporta les soins nécessaires, et le baptisa Asbjorn, puis ne se quittèrent jamais plus jusqu'à ce que l'ourson soit devenu trop grand et trop massif pour vivre entres les murs de la cité. On lui posait souvent la question, mais jamais il ne répondit. Comme jamais il ne conta à personne, ni même à ces parents, ce qui s'était passé cette nuit là.

Depuis, même si la bête a retrouvé la vie sauvage, elle n'est jamais bien loin de Jvollnïr, car le lien ne s'est jamais taris.
Répondre
  • Information
  • Qui est en ligne ?

    Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité