A la sombre Mer.

Ji'Rayah vous écris de Cormont où il a posé ces coussins et ces pattes en cette saison des dernières chaleurs. Il a tant à vous dire et tant à vous écrire. Mais auparavant il tient à ce que vous sachiez qu'il restera à Cormont jusque la fin de Soufflegivre, ensuite, les vents froids n'étant guère plaisant à la fourrure du Khajiit et il retrouvera les chaleurs d'Elsweyr. Ainsi, il vous y attendra, si celle-ci y trouve toujours quelconques interêts. A moins que peut être eut-elle trouvé assez de pouvoir avec les tablettes, mais il ne pense pas...Il pense que le pouvoir est un met délicat, perfide ; une gueule avide, et qu'ils ont entre-aperçu les secrets qui se cachent derrière sa morsure...Il pense aussi qu'ils en sauront bien plus à Elsweyr, même si cela s'annoncera fort dangereux.

Il est passé bien du temps depuis leur dernier périple, quelques mois qui ont filé tel un chat agile. Par où commencer...Par le commencement peut-être...Il est resté bien des semaines en Auridia sous l'autorité de la guilde des mages. Étrangement, l'organisation hiérarchique de la Guilde est extrêmement bien huilée, à se demander si la mort du Maître ou de l'apprenti n'est pas chose courant au sein de l'assemblée. Un nouveau Maître lui a été imposé du nom de Membellen Berçétoile. Il a pu la suivre dans ces différentes activités sur l'ile Altmer mais il en a surtout profité pour enquêter sur le disparition de Vardren. Hélas, toutes les pistes ont pris fin en ce fameux phare, mais il fut confronté à autre chose de tout aussi insidieux.
Le racisme des mers. Il a compris comme le tutorat de Maitre Vardren éstimé par le conseil des mages d'Auridia l'a protégé jusque là, car depuis son retour, il s'est vu plusieurs fois rabroué, moqué, humilié, et cela malgré l'intervention de Dame Berçétoile. Nombreux sont les sans griffes à ne pas partager la position tolérante de la Reine Ayrenn, il existe même, a t'il entendu à demi-mots lors d'une conversation avec Dame Berçétoile, une troublante organisation du nom d'héritage voilé qui subsiste comme une brume invisible mais pourtant si pesante. Bien que leur reine et roi soit mort, l'idéal lui demeure. Il a, alors, très vite compris qu'il n'avancerait pas dans ses recherches en Auridia, tout comme son Maitre le savait elle aussi. Alors, elle pris une sage décision. Lui permettre de quitter l'ile, lui donner sa liberté, loin de ces terres de complots et de médisences.Il a ainsi pris le bateau sans un regard en arrière pour Auridia, il en reste amer. Dommage que ces si beaux souvenirs soient entachés d'une si cruelle verité.

C'est ainsi qu'il débarqua quelques jours plus tard au bois de Graht. Et les bosmers sont bien plus acceuillants ! Quelle cité que Faneracine, il ne s'en lasse pas, autant de vie...Au bois de Graht, il a perfectionné son art de l'enchantement, entres pierres et ruines, il n'a eu de cesse que de fouler la pierre pale des ruines Ayléides qui couvrent la région. Et bien des histoires a t'il entendu...Des histoires des nécromancie, différentes, de pratiques secrètes et perdues à travers le temps, le nom de Valastarie lui est revenu plusieurs fois. Il pense qu'un jour, il se penchera là dessus.
En attendant le départ, il a pris une chambre à l'auberge de Cormont. Il n'y fait pas bon vivre, de nombreux bosmers n'apprécient pas les étrangers. Il ressent les nombreux regards de coins et craint même parfois qu'une flèche lui transperçe le dos. Néanmoins, il pensait trouver de nouvelles sources de pouvoir au Reliquaire. Une ancienne et grande ruine Ayléide aux bibliothèques infinies jouxtant la cité bosmer malheureusement, il n'y reste que de rares pierres de Welkynd, la plupart ont déjà été emporté par la guilde des mages lors de son exploration où alors sont scellées ou trop grosses pour être transportées. Il apprend de nouveaux sorts, toujours par le biais du mysticisme, mais l'enchantement demande toujours de nouvelles sources, en vain. Bientôt il ne se retrouvera sans rien, si il ne trouve pas d'autres ruines. Hélas le bois de Graht ne regorge pas d'énormement de sites. Il a vite fait le tour, reste Scinderacine mais celle-ci est bien trop dangereuse pour qu'il s'y aventure seul, et Verracine est corrompue dans ses plus sombres profondeurs par la magie Daedrique. Peut être plus à l'ouest. Le khajiit pense se rendre à Marbruk quelques jours dans le Prasin, ce n'est guère bien loin, quelques heures à dos de Senche et peut être trouvera t'il ce qu'il cherche. Mais, il sait que la tablette pourrait réoudre le problème, il est sur qu'ils pourraient en tirer un grand pouvoir, ou plutot peut être la mèneraient à un plus grand pouvoir.

Restez agile sombre mer, que le sucre vous coule à flot mais que surtout Kenarthi vous pousse des ailes jusqu'au Khajiit. N'oubliez pas, jusque la fin du mois, il vous attendra à Cormont.

Votre ami à fourrure.
Ji'Rayah.

Ps : Il aspire à ce jour où il pourra se faire nommer Jo'Rayah.

Ji'Rayah,

Recevoir de vos nouvelles après si longtemps fut une réelle surprise, je songeais notre association défunte. Vos déboires en Auridia et vos espoirs concernant Elsweyr me rappellent l'histoire d'une argonienne nommée Blanches-écailles (Je ne sais encore aujourd'hui l'origine de son nom, ses écailles sont d'un vert sombre aux éclats orangés, mais là n'est pas le sujet de cette anecdote.)

Blanches-écailles est née et a grandi en captivité, esclave de la famille Redoran. Lorsque le Pacte pris acte, et qu'elle retrouva sa liberté, elle perdit sa place. Alors qu'elle possédait un statut en tant qu'esclave, elle découvrit qu'une fois ses chaînes brisées, la vie s'avérait encore bien plus difficile sans Maître. Car des signatures sur un papier libérant des entraves de l'esclavage ne changent pas les mentalités et les a-priori. Méprisée, dénigrée par ses anciens propriétaires, malmenée par les Dunméris en général, elle prit la décision de partir pour Troubevase retrouver les siens. Rempli d'espoir quant à l’accueil en ses terres d'origine, sa désillusion n'en devint que plus intense en découvrant la déconsidérations des Saxhleel vis-à-vis d'une étrangère n'ayant jamais entendu les chants de l'Histe.

Je ne vous conte point ces tribulations dans l'intention de vous ôter vos espérances quant à la prochaine rencontre avec les vôtres, d'autant plus que les mentalités Khajiits et l'Argoniennes ne sont aucunement comparables, toutefois, c'est une possibilité que vous devez garder à l'esprit : celle de ne point trouver une vrai « famille » parmi les habitants d'Elsweyr.

Pour en revenir à des sujets plus basiques, durant ces longs mois de silence, j'ai étudié la tablette. Bien que je n'ai pu traduire les écrits en ancien Khajiit, je crois avoir compris l'utilité de l'objet.

En effet, certains de mes proches ne bénéficiant pas des même protections magiques sur la psyché que moi, furent soumis à une influence pernicieuse sapant peu à peu leur faculté de libre arbitre et leur moral. Une peur insidieuse, et un désespoir latent commencèrent lentement à les miner. Leurs discours perdirent en cohérence, ils se mirent à parler de Maîtres puissants et salvateurs, les seuls pouvant les sauver d'une mort certaine à condition qu'ils jurent de les servir tout au long de leur vie. Ne voulant risquer plus que nécessaire leur santé psychologique, je plaçais de robuste défenses autour de l'artefact afin que son pouvoir nocif ne puisse plus altérer la conscience de mes domestiques.
Néanmoins j'en déduis que la tablette permet à ceux qui l'ont créé d'influencer les pensées et désirs d'une population (hélas je vous avoue n'avoir osé faire l'expérience sur un village, ou une ville afin d'en déterminer le champ d'action, je présuppose que cela serait mal vu...)

Ces découvertes n'ont fait qu'accroître mon désir d'en apprendre plus sur les créatures à l'origine d'une telle oeuvre, et toutes les pistes menant vers Elsweyr, je préparais mon voyage vers ces terres (j'ai déniché une carte du territoire ainsi que des informations quant à la faune, la flore, et autres dangers présent là bas.)

Je vous retrouverais à Cormont le 19 Soufflegivre.

Que la lumière dorée du savoir illumine votre route, et Sotha-Sil veille à votre quête, jusqu'à nos retrouvailles.

Reylin Xïobê