Quand Narcisse rencontre Midas

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Sirilonwë Larethian
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" O Reflet, magnifique Reflet ! En plongeant mon regard vers toi, je m'émerveille de tant de perfection. J'imagine, en un frisson de plaisir, l'extase qu'une telle apparition procure aux chanceux pouvant l'admirer; une lueur séraphique dans leur morne vie, un don inespéré.

Devrais-je leur demander rétribution, car après tout, ils en profitent à mes dépens ..."
Une voie toute tracée.

La liberté de choix s'avère souvent une utopie, peu sont ceux pouvant réellement en bénéficier ; Linalion Gaeus et Tilorinwë Larethian n'eurent point ce privilège. Leurs familles respectives décidèrent pour eux de leur destiné : études suivies, amitiés, carrières et mariage. L'un et l'autre n'avaient encore poussé leur premier vagissement en ce monde que leur existence se trouvait déjà écrite, sans la moindre chance de variante outre l'Apraxic.

Les Gaeus riches, puissant, mais méprisés par leur basse extraction allaient s'unir au Larethian, ruinés mais dont les ancêtres et les faits de gloire remontaient à l'époque des premiers pas Aldmeris au Couchant. Chacun y trouvant son compte, quelle importance pouvait revêtir les désirs de deux enfants. Ainsi leurs esprits façonnés dès leur plus jeune âge, ils avancèrent vers leur sort commun sans jamais marquer la moindre velléité de rébellion.
à Peut-être au fond de leurs cœurs dormaient des idéaux différents, des rêves éblouissants, mais si tel fut le cas, en aucun cas ils n'en parlèrent et le temps ainsi que le poids des traditions eurent raison de ces chimères jamais vécues.

Tilorinwë, reconnue pour sa grâce et sa beauté, entreprit des études de magie dans l'érudite cité de Lillandril, Linalion, à l'esprit agile, se dirigea vers l'administration dans l'éblouissante cité d'Alinor. Au moment opportun, ils convolèrent en juste noce, le jeune mer renonçant à son patronyme pour prendre celui de son épouse ; une union de raison, sans amour. Ils offrirent l'image d'un couple stable, ayant compris la nécessité de s'entendre aux mieux afin de briller dans cette société si hiérarchisée.
Remplissant leur devoir jusqu'au bout, après plus de vingt années de vie commune, ils couronnèrent leur engagement par la naissance d'une enfant.

De l'endoctrinement à la révolte,

L'enfance de Sirilonwë ne fut pas heureuse, certes elle ne manqua de rien. Ses parents, dont chacun poursuivait à ses occupations afin d'atteindre l'Alaxon, compensaient leur absence par de coûteux présents: jouets, robe, bijoux, etc etc. De plus afin d'éviter une affection malvenue de l'enfant envers le personnel chargé de son éducation, la domesticité changeait tous les deux ans.

Quand la petite atteint l'age de six ans, ils décidèrent, dans le but de la responsabiliser, qu'elle se devait d'avoir un animal de compagnie correspondant à la mode en cours dans la bonne société. Le matin de son anniversaire, dans un joli paquet elle découvrit un beau chaton à l'épaisse fourrure blanche. Pour la première fois, la fillette senti son cœur s'emplir d'amour lorsque cette petite bête vint frotter son museau froid contre sa joue. Ce nouvel ami devint le centre de son existence solitaire.

Pour son huitième anniversaire, elle se leva joyeuse, appelant son précieux félin à venir la rejoindre mais au lieu du soyeux matou, un jappement, provenant d'une belle boite colorée, lui répondit. Ignorant le chiot, elle courut dans toute l'immense demeure cherchant, d'abord gaiement puis de plus en plus paniquée, son compagnon. Le soir, elle s'effondra sur son lit, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle refusa de s'alimenter, restant prostrée dans sa chambre, rejetant avec hargne les attention du jeune chien. Ainsi comme pour les serviteurs, les animaux de compagnie se devaient d'être remplacés tous les deux ans. Il aurait été regrettable de présenter une créature n'étant plus au goût du jour de la bonne société Altmer.

A l'adolescente, la jolie enfant se transformait en ravissante demoiselle, attirant les regards admiratifs, et parfois aussi envieux. Suivant les traces de sa mère, elle rejoignit la cité de Lillandril afin d'y poursuivre les études de magie et s'orienter vers la prêtrise. Bien que bonne élève, elle s'ennuyait dans cette vie par trop ordonnée, alors suivant le mouvement de la jeunesse dorée du couchant elle vaquait de fêtes en fêtes, se déplaçant dans toute l'île, l'argent n'étant aucunement un frein à ses envies.

L'avènement de la reine Ayrenne apporta une bouffée de renouveau dans les mentalités prosaïques des Altmers, l'ancienne génération à l'esprit corseté par les traditions s'opposait aux plus jeunes désireux du changement.
La famille Larethian n'échappant pas à ce nouveau dilemme. Leur enfant, trop gâtée matériellement, contestait son avenir tout tracé décidant de ne pas se plier au dictat de ses aînés. Elle n'entrerait pas en sacerdoce, elle rêvait d'aventures et de beaux voyages, peut-être aussi devenir comédienne, ou artiste. Les tensions ne cessant de croître et la violence des propos tenus de part et d'autre amena une rupture entre les deux parties. Sommée d'obéir sous peine de perdre tout financement, la jeune fille claqua la porte déclarant pouvoir se débrouiller sans aide.
Toutefois, malgré son virulent mécontentement, le père requit les services d'un garde du corps afin d'escorter la scélérate gamine dans ses périples, du moins le temps qu'elle se rendent compte de son erreur et s'en revienne au bercail, penaude.

Une nouvelle vie,

" Des perles blanches roulant sur un parquet de bois. Le souffle du vent faisant danser la poussière suspendue dans les rayons dorés traversant les vitraux d'une pièce déserte. Les bruits d'une course effrénée arrêté d'un cris strident d'une gouvernante éreintée. Le miaulement aigu d'un félin joueur."

Juste quelques bribes de souvenirs rendus amères par le ressentiment, de vieilles images jaunies par le temps vite repoussées d'un mouvement rageur.

Dans les lueurs rougeoyantes d'un soleil couchant, les délicates tours blanches de la cité d'Etincellance scintillent de pourpre et d'or. Le dernier aperçu accordé par une jeune mer, installée sur le pont d'un navire prenant le large, à une île si belle mais n'ayant pas tenue ses promesses.
Trahie par une amie trop timorée pour résister à la pression sa famille, ayant ratée son audition pour faire partie de la célèbre Maison des Rêveries. Son orgueil ne lui permet pas d'admettre sa défaite, de revenir sur ses pas, et son désir de liberté la pousse à poursuivre sa quête. Alors elle a vendu la plupart de ses affaires, ne gardant que le stricts nécessaire et quelques bijoux.
.
La somme gagnée lui a permis de payer son voyage, car elle part à pour un long périple devant la mener en Bordeciel afin de tenter sa chance à l'école des Bardes de Solitude.
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