De la violence chaotique d'un combat enflammé à l'issue mortelle,
à la rencontre éblouissante d'une Dunmer incommensurablement belle.
La première chose déplaisante lorsque vous pénètrez dans l'antre de Zainsipilu est la chaleur moite vous enlaçant comme un amant trop pressant. Ses doigts glissant sur votre peau l'humidifiant, collant vos vêtement sur votre corps brûlant. L'air se fait lourd, empli d'une odeur végétale accompagnée d'un vague relent de moisissure. Vos oreilles bourdonnent du bruissement incessant de la myriade de mouches tournant autour de vous, titillant vos nerfs déjà mis à rude épreuve.
Pourtant lorsque vous émergez du boyaux rocheux constituant l'entrée, votre souffle s’altère devant la splendeur du spectacle s'offrant à vous. Une végétation luxuriante parsème le bas de la caverne, alors que plusieurs cascades étincelantes jaillissent depuis les hauteurs sombres du plafond. Un jardin foisonnant, surprenant, à la croissance anarchique, un paradis plein de périls.
Nous voilà arpentant ces voies aussi belles que dangereuses, luttant contre des chiens de Nix, des nuées de mouches jusqu'à ce que nous trouvions une étrange plantation dont le parfum capiteux nous fit tourner la tête : du Sucre-Lune. Denrée prohibée, dont l'exploitation mène directement à la détention, voir pire.
Nous repérons rapidement les Guars et les caisses portant le sceau des Lythéris. L'endroit est bien gardé, plusieurs mercenaires s'y trouvent dont l'un semble le chef ; un dunmer de grande stature aux cheveux bruns armé d'une imposante claymore. Des esclaves Khajiits s'échinent à déplacer de lourdes caisses contenant des fioles.
Une voix s'élève, un autre dunmer svelte à la longue chevelure blanche arrive du fond de la grotte. Seyrïn le reconnaît, il s'agit de Sorianth, le fameux traître qui a mené sa caravane dans le piège. L'échange est bref entre lui et l'autre Mer qu'il nomme Avanar et il s'en repart.
Il nous faut agir au plus vite, le temps nous est compté. Seyrïn me suggère de mettre feu aux établis d'alchimie dans le but de créer une diversion pendant qu'il s'occupera des brigands les plus proches.
Le feu, pur élément du chaos, amenant vie aussi bien que trépas. L'invoquer, le manipuler demande une grande force de concentration, car il est versatile, indiscipliné, mais peu de choses peuvent s'opposer à sa fureur une fois déchaînée.
Puisant dans la puissance destructrice de mon bâton, je concentre l'énergie nécessaire à une explosion digne de l'éveil d'un volcan assoupi, apportant la confusion, la peur et la mort pour certains malchanceux. Dans la cohue, j’aperçois du coin de l’œil un mouvement dans les ombres, et des corps s'écroulent dans de gracieuses et sinueuses arabesques pourpres: un, deux, trois...puis une silhouette se dessine, titube et les ennemis se regroupent. Ils ne sont plus que trois, en comptant le chef.
Par chance, une des caisses explose sous la chaleur blessant les deux forbans proches, il ne reste plus qu'Avanar pour nous faire face. Seyrïn détourne son attention, en essayant de parlementer me laissant le temps d'invoquer une nouvelle fois la force dévastatrice. La boule de feu fait mouche, englobant sa proie dans une gerbe d'or en fusion, pourtant malgré ses hurlements de douleurs, il ne flanche pas.
Saisissant l'opportunité, Seyrïn se faufile pour venir planter ses dagues dans le dos de notre Némésis, le blessant gravement. Animé une rage décuplant ses forces, Avanar plante sa claymore dans le sol, commençant à incanter, une lueur et des glyphes éthérés prennent peu à peu corps. Il ne faut pas lui permettre d'achever son enchantement, dans la hâte, j'épuise les dernières ressources de mon arme, et la flamme meurtrière frappe de plein fouet sa cible, malgré cela, dans un dernier sursaut, le truand termine son sortilège.
« Vous m'accompagnerez dans le trépas » hurle t-il alors que l'air se met à crépiter, siffler. Je n'ai que le temps de dessiner la trame d'un sort de bouclier que l'enfer de la foudre s'abat sur nous, telle une punition divine venant porter le dernier jugement sur nos vies bien trop fragiles.
En dépit de la puissance de l'impact, le tissage de protection m'entourant absorbe l'onde mortelle. Mon compagnon a moins de chance. Tout semble se passer au ralenti, je le vois prendre son élan pour revenir vers moi, derrière lui la pénombre commence à se zébrer de lueurs d'une blancheurs éclatantes, il court, puis d'un coup la réalité reprend ses droits et la foudre le frappe dans le dos dans une claquement d'étincelles, le faisant voler sur plusieurs mètres.
Quand tout s'éteint et le calme revient, je m'approche de lui, la chance lui a sourit, un buisson touffu a amorti sa chute. A part quelques lacérations, et contusions, il s'en sort bien. Nous nous préparons à recevoir une nouvelle vague d'adversaires, mais rien ne vient, juste le bruit de l'eau. Nous avançons vers le campement. Les effluves d'un sort de portail alourdissent l'atmosphère. Apparemment ils ont préféré partir amenant le neveu Lytheris avec eux.
Nous fouillons le camp et trouvons un nouveau document.
Avanar,
Je compte sur vous pour gagner la confiance de Sorianth, je pourrais avoir besoin de sa famille à l'avenir pour déstabiliser un peu plus la famille Hlaalu. Nous nous retrouverons au manoir lorsque l'opération sera terminée, je garde le jeune Lytheris pour l'instant, il fera un excellent divertissement.
Menez cette mission à bien, Avanar...
Cette première mission devrait mettre de côté la maison Lytheris pour un moment et dès lors saborder un bon coup les finances de la maison Hlaalu, j'espère que Sorianth aura le cran de faire ce qui est prévu, le cas échéant vous pourrez vous occuper de lui.
-B-
Devant la triste de mine de Seyrïne face à la perte de tous ses denrées précieuses, une étrange bonté point dans mon âme. Alors usant mes ultimes réserves je tisse un sort visant à déplacer l'eau d'une cascade jusqu'aux flammes invoquées plus tôt.
Hélas, l'échec fut au rendez-vous pour cet acte de générosité. Ainsi va la vie, et la volonté d'Amsilvi !
De retour à Balmora afin prendre un repos bien mérité, Sainte Azura nous envoie une bénédiction visuelle, dans la personne de Sera Selie-Velis dont la beauté fait pâlir de jalousie la grande Amalexia.
Ainsi, un baume vient réconforter nos cœurs inquiets !