Pensées vagabondes d'un Khajiit. 1

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Ji'Rayah
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Il en a tant rêvé,
De son portrait,
De son ciel étoilé,
Et de Ja-Kha-'jay.

Le sucrelune à flot,
Les temples hauts,
Pics aux cosmos,
Des airains plateaux.

Où dansaient les jolies fleurs,
Désormais carbonisés,
De leurs ultimes faims,
Elsweyr est-ce la fin.

La morsure de Sanghin,
Fait de nous des orphelins.
Ou la colère du gros chat,
Et mon rêve brûla.[/i]

Soufflent les vents chauds,
Furieux baiser de Kenarthi,
Dans le feu et les cris,
​A l'heure de l'échafaud.
Ji'Rayah
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Il a longtemps rêvé des paysages de sa litière; à s'imaginer les moelleux coussins sur lequel il reposait chaton, et les jeux qui l'occupaient. Il s'est imaginé tant et tant de choses, car il ne pouvait que rêver. Il n'avait aucun souvenir.

Et alors qu'il descendait le chemin vers le berceau de S'rendarr, que se découpait sur l'horizon les ruines abîmées de l'adeptorium de S'rendarr, le heurta comme une gifle, une tempête, des bribes et des images floues. Cette quiétude le soir venue sous la danse harmonieuse des Lunes éclatantes, et la silhouette des chatons filant de leurs vives pattes l'obscurité. Il en ressentait le frémissement du vent jusqu'au bout de ces moustaches. Quelle sensation étrange que ce passé qui revient le hanter. Lui qui craignait de ne rien retrouver en Elsweyr, se dessine à l'aube des Lunes nouvelles, les traits de son passé oublié.
Et il apprend, à aimer Elsweyr.

Pourtant cela n'est pas si simple. Il écoute les siens parler, il retrouve ces coutumes, redécouvre l'indolence de sa race, mais tout cela lui parait pourtant si étranger. Il a remarqué les regards, peut être est-ce sa tresse elfique, peut être ses atours si raffinés des soieries du Couchant, ou bien est-ce parce qu'il étudie à longueur de journée. Il a été élevé parmi les Mers, il a appris les Praxis selon Maitre Vardren, suivi le protocole d'étude imposé. Tout cela leur est étranger à eux.
Ces regards, qu'il soit ici ou au couchant, il se doit de les supporter. Il ne s'est jamais senti chez lui en Auridia, il connait les oeillades méprisantes, les invectives, et le rejet, mais malgré tout, il a appris à vivre avec. Et aujourd'hui, il craint de retrouver cela ici en Elsweyr, car peut être est-il trop Mer pour les Khajiits, comme il est trop Khajiit pour les Mers.

Et alors que lui reviennent insidieusement ces souvenirs, la question demeure. Est-il vraiment chez lui?
Ji'Rayah
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Chantez moineaux
Loin de la guerre civile d'Elsweyr, loin des soucis et du goût de mort sur ses babines, Ji'Rayah a tendance à croire que parfois il a rejoint les sables par delà les étoiles et que tout ceci n'est qu'une illusion, et il se dit que même si, de sa pudeur naturelle, elle ne dit rien. Cet instant de calme fragile, doit lui faire du bien. Il pourrait la regarder, pendant de longues heures, jouer de l'esraj, sans qu'elle ne le voit, sans qu'elle ne le remarque, et garder en son âme ces jours de paix comme un trésor.

Les doux rossignols à l'ombre des canopées,
Annoncent les jours heureux de leurs chants légers.
Et parmi les noueux branchages des chênes,
Il trouve en ce Havre, un bonheur éphémère.

Comme ce rayon de lumière fugace,
D'une caresse lui réchauffe la fourrure,
Et chasse de son âme, l'impie crasse,
Rien ne vit éternellement, rien ne dure.

Alors chantez moineaux, de tout votre bonheur,
Chassez les cauchemars et baignez son cœur,
Laissez la jouer, prendre un peu de répit,
Avant de vous envoler vers d'autres pays.
Ji'Rayah
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Requiem à la nuit.

Parmi les étoiles, les larmes d'Azurah,
Sous le grand voile, rêvent tous les chats.
Sous ses prunelles, et dans ses bras,
Il danse et veille, et se perd là-bas.

Suivant la toile, de ses gestes délicats,
Ses yeux pales, comme des boutons de mimosa.
Le berçe de songes iréelles, qui s’évaporent déjà.
Alors le Cathay s’éveille, et pleure ce qu’il n’aura pas.

Figure de ses nuits, qui lui file entres les doigts,
Roulent tel des billes et disparaissent au delà.
S'en abreuver jusqu'à la lie, et ne faire qu'un pas,
Avant que s'effondre la nuit et ne vienne le trépas.

Adieu Sucreluneries...
Il s'éloigne du rivage.
Adieu Sucreluneries...
Son ame glisse au large.
Ji'Rayah
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Nous avons dansé dans tes jardins,
Aux premiers éclats du matin.
Parmi les lilas et les romarins,
Ennivré par tes vins.

Nous avons couru sur tes rivages,
Sur les sables d'or de tes plages.
Nous nous sommes baignés au large,
Aux Nuances nacrés de tes coquillages.

Nous nous sommes reposés sur tes doux herbages,
A l'ombre de quelques lourds branchages.
Et les yeux fermés, l'ame pleine de volupté,
D'une illusion, une chimère, un rêve éveillé.

Mais le monde les a rattrapés,
Au détour de quelques sentiers.
La mort comme un netch affamé,
Hôte du plus cruel des banquets.

A rempli sa table de cadavres,
Et fait de nous ses esclaves,
Pour mieux dévorer,
Ces bonheurs avortés.

Rien ne saurait chasser ses sordides visions. Malgré la beauté de l'océan, la houle, et l'immensité, elles restent là, dans son esprit.
Il voudrait n'avoir jamais vu cela, la dernière fois qu'il eut une vision aussi terrible était en Elsweyr. Ils étaient là, amoncelés par dizaines...centaines? Des corps inertes, aux regards vides et blanc, comme des marionettes désarticulées. Des Maormers qu'ils disent, il espère ne pas en croiser.
Pourtant tout avait si bien commencé, ils ont eu la chance d'arriver à Gardeciel alors que le festival battait son pleins. Ils ont bu, beaucoup bu, et ils ont ris, beaucoup ris. Rien d'autres n'existait en cet instant que ce simple éclat de joie. Alors ils ont pris leurs instruments et ils ont joué jusqu'au repos de leurs ames, la musique était une caresse de velours.
Étrangement il se demande si kenarthi n'était pas agacé de leurs chants car elle a fait pleuvoir la tempête pendant la chanson.
Puis ils ont parcouru les forêts de rubis, pour rejoindre l'école Aldmerie, pensant y trouver cette fameuse faculté de chirurgie, hélas...Il n'y avait rien. Ils ont appris que l'Académie se trouvait au Couchant et non en Auridia. Ils ont pu contempler tant de splendeurs et tant de beauté, ceuillir autant de bonheur que de joie. Ilse sont baignés et ont joué, tel des chatons, dans l'eau. Il pensait en cet instant que son retour en Auridia n'était enfin de compte, pas si triste et difficile. Puis ils ont décidé de prendre le bateau à Emeraigues...
Ils n'auraient pas du.
C'était un carnage, ils sont arrivés après une terrible bataille. Les corps jonchaient le sol comme autant de gravats sur les ruines d'une vie, et tous se mélangeaient, Altmers, Maormers, un véritable charnier...
Il se demande si il arrivera à oublier un jour, comme il n'a jamais oublié ce camp décimé et ses cadavres carbonisés en Elsweyr, ou cette horrible sensation quand l'obscure noirceur du Vil les a traversé avant de s'envoler.
Non, certaines choses sont un poison pour le coeur, un poison qui s'accroche à jamais.
Ji'Rayah
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Le 15 de Ondepluie.

Il y a bien des choses que Ji'Rayah aurait à écrire tant ces pensées sont troublées ces derniers temps.
Il ressent l'appel du mysticisme comme le sucre sur ses moustaches. Depuis qu'il a posé son regard sur les vérités qu'il ne pouvait voir, il n'a de cesse que de s'y plonger. C'est un voyage, un voyage à nul autre pareil et rien n'est plus addictif que cette vision onirique. Ce monde est un ballet, un ballet de sensations diffuses et tenues mais chaotiques. Comprendre les flux lui parait impossible tant leurs mouvements sont aléatoires. ils sont un orage, ils sont des éclairs qui disparaissent au moindre battement de cil. Alors qu'il approche les griffes, il pourrait presque les toucher mais hélas, elles ont déjà disparu, déjà fuis. Ho Azurah, mère de tous les chats, est-ce là ton oeuvre, est-ce à cela que ressemble ton paradis? Il y trouve un échappatoire, un réconfort, il se dit qu'à travers cela, il se rapproche chaque fois un peu plus de toi. Il n'a de cesse alors de travailler et de méditer pour toujours entre-apercevoir le mirage de ton monde.
Ja'Sid aussi agite ses pensées. Il le trouve de plus en plus étrange, parfois même devient-il violent. Cela a t'il un rapport avec l'apprentissage de la magie. Xiobe'dra dit que parfois le mysticisme ouvre des portes dans l'esprit. Peut être cela n'a t'il guère ouvert une porte, mais la gueule d'un monstre béant qui cherche à le dévorer. Il pense qu'il va en parler à Xiobe et si celle-ci n'y fait rien, alors...Il sera obligé d'en parler aux faondateurs. Ji'Rayah s'inquiête de plus en plus.
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